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La parenthèse d’Isa 18.04.25 FEUX DE RECUL AU VERT

Diffusé le 18/04/2025

 

Pilote automatique Tesla Model 3 (Instadrive)

Pilote automatique Tesla Model 3 (Instadrive)

FEUX DE RECUL AU VERT

Aujourd’hui, je vais parler voiture et plus précisément, voiture électrique.

On croit que c’est une innovation Tesla mais les taxi roulait déjà couramment à l’électricité dès la fin du XIXe siècle. Si ça ne s’est pas développé plus que ça, ce n’est pas seulement à cause du temps que ça prenait pour recharger mais aussi parce que ça ne faisait pas vroum-vroum. Sans vroum-vroum, ça ne le fait pas…

La voiture de demain est une invention d’hier. On s’imagine que cet engin venu du passé fait un bruit venu du futur mais en réalité, ça ne produit pas de bruit du tout !

Le doux feulement satisfaisant que ça fait est un bruit fabriqué tout exprès pour ravir l’esgourde au chaland potentiel et lui donner envie. Comme celui que font les portières en se fermant est étudié en laboratoire pour lui flatter le tympan, on a créé un son pour les moteurs électriques parce que le silence, ce n’était vraiment pas vendeur.Le consommateur, on le tient par les étiquettes…

On ne demande pas à l’âne s’il veut du son. On le sait : Pour plaire à l’automobiliste, il faut que ça vrombisse grave, puissamment. C’est pourquoi le moteur à explosion a tout de suite emballé, tant et si bien que cent ans après, le bipède ne sait plus marcher. Ni se déplacer sans tout dégueulasser.

Mais il a inventé le capitalisme vert, les voitures hybrides et les vignettes Crit’Air.

On s’imagine que les voitures électriques, ça roule sans polluer — comme on croit peut-être qu’hydrocarbure veut dire que ça carbure à l’eau — mais en fait, c’est comme le son : si on n’entend ni ne voit rien, c’est parce que ça pollue ailleurs. Loin.

Ça exploite ailleurs aussi — et dans quelles conditions ! On ne veut pas voir, pas entendre, pas savoir ! Hein ? Mais sachez tout de même qu’au niveau du son, ici, loin du bruit, à RGO, on offre aux bénévoles une mini formation pour qu’ils apprennent à faire eux-mêmes le boulot des salariés, comme s’enregistrer la chronique. Et nous, peuchère, on en profite ! Tant que c’est pas payant…

Parce que, hein ! si on croit que tout le monde roule sur l’or et peut ou doit ou va s’acheter une voiture électrique, c’est que le monde automobiliste ne se doute pas que ceux qui comme moi carburent au RSA vont à pied.

Les mieux informés diront que je vous fais marcher, que je me rends faire ma Parenthèse à vélo électrique. C’est vrai. Et même que j’ai un téléphone portable qui fonctionne lui aussi sur batterie. 

J’ai aussi un mec qui diagnostique les pannes mécaniques à l’oreille. Des compétences, certes, plus très adaptées à ce monde où l’on produit des voitures qui ne produisent qu’un son post-produit… mais surtout, un monde qui se contenterait de ce qu’il a et préfèrerait réparer ses vieux tacots plutôt que flamber ses “E” dans du flambant neuf, ça ne serait vraiment pas adapté à la croissance infinie du capitalisme.

Les voitures électriques, on croit que ça marche à l’électricité mais en fait, ça marche au mensonge ! Il faut bien que nos chefs d’Etat — ces VRP en jet privé —

aient du matériel à vendre en temps de paix, pour réarmer les jours ordinaires où on ne fait pas la guerre.

Comme ils se font des rabais sur les droits de douane, ils s’accorderont bientôt des ristournes sur les aller simples pour exiler leurs indésirables sur leurs bouts de territoires glacés jusqu’alors inutiles. Ça se fera en aéronefs autonomes. On n’aura même pas à lever le petit doigt pour réclamer quoi que ce soit. 

Les Tesla de demain nous emmèneront aux TAAF (les terres australes et antarctiques françaises) plus sûrement que sa bourrique attelée ne ramenait pépé, bourré dans la charrette, jusqu’à l’écurie !

On n’en est même plus à l’époque, déjà peu glorieuse pour l’humanité, où chacun rentrait chaque soir chez son automobile mais bientôt à celle où c’est l’automobile qui rapportera chez elle la loque humaine, plus capable de faire elle-même le moindre créneau sans assistance au stationnement.

Tout nous glisse des mains. On ne saura bientôt plus rien faire marcher, ni de nos dix doigts, ni de nos deux oreilles.

De même qu’on ne paye plus rien, que tout nous est directement ponctionné, tant qu’on se laissera mettre la main au panier, on contrôlera de moins en moins.

Comme dit Matthew Crawford, le philosophe mécanicien : “C’est une manière de faire de la politique que de réfléchir sur la conduite automobile” et “Nous pouvons considérer la voiture sans conducteur comme une tentative de remplacer la confiance sociale par une production automatisée de certitude.”

Allez ! Tant que les VRP en jet privé n’ont pas quitté le navire Terre pour s’installer dans un espace écologiquement pur, développé pour eux sur une autre planète, ils auront besoin de main d’œuvre ici bas. Et tant pis pour eux s’ils se retrouvent seuls avec leurs joujoux high tech, sans personne pour les leur réparer, parce qu’on aura tous fui le réchauffement climatique aux Kerguelen !

 

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