Une histoire de bulles 220420

Diffusé le 22/04/2020

 Société et comics les thèmes abordés reflet d’une époque

L’âge d’Argent c’est l’époque où les comics s’intéressent au monde réel pour la première fois depuis la guerre. Racisme, drogue, politique sont autant de thèmes abordés par les auteurs, qui n’hésitent pas à l’occasion à s’affranchir du Comic Code pour pouvoir raconter leurs histoires y compris dans des séries majeures.

Histoire et idéologie: communisme et guerre du Vietnam

Les comics de l’âge d’argent abordent aussi la lutte contre le communisme. Alors que durant l’âge d’or, les héros combattaient les nazis et leurs alliés japonais, ils défendent à présent le monde libre contre la menace soviétique. Les comics sont également utilisés par des organisations politiques et religieuses pour la lutte contre le communisme. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, le FBI et l’Église catholique publient des bandes dessinées comme Is This Tomorrow ? America Under Communism (1947). Les Églises protestantes publient des titres tels que Two Faces of Communism (1961) publié par la Christian Anti-Communist Crusade de Fred Schwarz et distribué dans les temples.

Sans titre Le contexte de la guerre froide est particulièrement présent chez Marvel, où l’espionnage joue régulièrement un rôle important.

Dans ce contexte de la Guerre Froide : on trouve des inquiétudes liées à la bombe nucléaire. Hulk nait après exposition rayons gamma après explosion d’une bombe et Daredevil devient aveugle après contamination déchets radioactifs, Peter Parker s’est fait mordre par une araignée radioactive.

Cela concerne surtout les épisodes parus au début des années 1960: c’est principalement par convention que Stan Lee utilise des méchants communistes et, dans le courant de la décennie, il abandonne peu à peu ces personnages.

Ainsi Hulk ou Iran Man né au Vietnam pendant le combat sont des héros liés d’abord au contexte de la guerre froide. Mais avec un peu de retard par rapport au changement de l’opinion publique, avec l’opposition à la guerre du Viêt Nam. Les comics deviennent petit à petit apolitiques.

Les héros des comics sont toujours blancs et, dans leur grande majorité, des hommes.

Les femmes:

Chez DC, Lois Lane oscilla entre l’héroïne à qui il arrive des aventures folles (réelles ou imaginaires) où elle devint sorcière, super héroïne, centaure reflet de l’humour présent dans les comics au début des années 1960… Et des histoires où son but est de savoir si Superman aime d’autres femmes qu’elle.

Sans titre  Chez Marvel, les femmes sont assez effacées. Karen Page, Jane Foster, Pepper Pots sont les assistantes de Matt Murdock, Donald Blake et Tony Stark.
Et quand des femmes sont des super héroïnes comme Susan Storm des Fantastiques et Jean Grey des X-Men, elles ont un rôle moins importants que celui des hommes.

Les super-héroïnes restent rares. Elles sont le plus souvent des copies d’équivalents masculins: Supergirl est ainsi une version féminine de Superman.

Il y a quelques exceptions comme Wonder Woman. Mais Wonder woman a perdu ses pouvoirs, elle devient mlagré tout plus forte physiquement. Dans la deuxime moitié des années 60 ses aventures prennent un ton plus sérieux, plus réaliste. Elle devient une représentation des convictions féministes de l’époque.

Lutte contre discriminations: Les X-Men

1963 Jack Kirby et Stan Lee créent les X-men: les premiers super héros nés avec leurs pouvoirs, les premiers Mutants. Dans leur monde ils sont mal vus à cause de leur différence, montrer du doigts et persécutés.

Sans titre  Au même moment l’actualité montre la lutte des minorités pour leurs droits civiques: Charles Xavier et Magneto étant inspirés de Martin Luther King et de Malcolm X.

Marvel tente de dénoncer le racisme et démontrer que les comics pouvaient être plus que de simples récits de guerre et de propagande.

C’est l’occasion pour Marvel de dénoncer le racisme et d’ouvrir la voie à une nouvelle façon de voir les comics de super-héros, qui peuvent aborder des sujets sérieux et contemporains au-delà des combats entre gentils et méchants.

Le racisme: la naissance des personnages noirs:

1965: Lobo est le 1er héros noir. Il s’agit d’une série de western créée en décembre 1965 par Don Arneson au scénario et Tony Tallarico au dessin, et qui apparaît dans le comics homonyme publié par Dell Comics. Deux numéros seulement sont commercialisés. En effet, 90% des exemplaires du premier numéro sont retournés comme invendus à Dell mais sans même avoir été sortis des cartons. Les vendeurs, voyant un héros noir sur la couverture, n’avaient même pas voulu présenter le titre.

C’est aussi l’arrivée de personnages Noirs comme Black Panther en 1966 crée par Stan Lee Kirby d’abord soutien pour les 4 Fantastiques, Sam Wilson (le Faucon) en 1969, Luke Cage et Claire Temple en 1972.

La Panthère noire, créé par Stan Lee et Jack Kirby dans le no52 de la série des Quatre Fantastiques. Cet épisode n’évoque pas les tensions raciales, puisque le prince africain T’Challa vit dans un contexte qui n’a rien à voir avec celui que connaissent les Noirs américains. La création du personnage est quand même un signe de la prise en compte progressive de la population noire. Marvel donne également de la visibilité à d’autres minorités ethniques: Lee crée à la même époque l’ami améridien de La Torche humaine, qui épaule parfois les Quatre Fantastiques dans leurs aventures. En 1967, Lee fait apparaître Joe Robertson, rédacteur adjoint noir du Daily Bugle, le journal où travaille Peter Parker alias Spider-Man. En 1968, les tensions entre Noirs et Blancs sont évoquées dans un épisode de The Amazing Spider-Man mais le conflit est rapidement expédié.

De tels épisodes sont cependant de plus en plus fréquents et montrent une sensibilité des auteurs aux changements qui affectent la société.

Les séries expriment davantage de préoccupations sociales et les personnages se sentent concernés par le monde qui les entoure.

Son

Black Panther: Ludwig Göransson ft. Baaba Maal – Wakanda [from « Black Panther (Original Score) »] hollywoodrecords

Écouter

[PODCAST]